A
quelle heure le Champlain a-t-il heurté la mine magnétique ?
La
question se pose, effectivement quand les divers témoins (d’un
simple citoyen jusqu’au… Général de Gaulle souvenez-vous), sont
partagés : la divergence s'étale de 8 à 9 heures 30, et
l’interrogation n’est pas accessoire car elle confirme ou infirme
non seulement les dits-témoignages, mais aussi les hypothèses
avancées : bombardement, sabordage, explosion d’une mine.
Nous
disposons de plusieurs éléments qui convergent tous en faveur du
heurt avec une mine magnétique :
-
Rapport du commandant Lescarret : ICI
-
La majorité des témoignages de l’équipage, des passagers,
d’employés à terre : ICI. Abandonnons
donc les fantaisies (sabordage!) les erreurs (bombardement,
navigation dans un champ de mines).
-
La certitude que c’est en évitant sur son ancre que le Champlain à
heurté la mine.
Pour
éviter, il faut qu’il y ait un changement de marée, le matin.
L’annuaire des marées des côtes de France fixe la « basse
mer » au large de La Rochelle/La Pallice à 8 heures 14.
Le Champlain se met donc nez au Nord, dans un
premier temps, l’eau se retirant vers le Sud.
La
moyenne de l’étale dans le pertuis d'Antioche étant de 20 à
25 minutes, on peut donc en déduire que le paquebot a
commencé son évitage aux environs de 8 heures 40/50.
Oui,
mais attention, à l’étale, où se trouvait-il ? Nous savons
que le courant descendant est au sud, d’où l’affirmation qu’à
l’étale, il se positionne à la perpendiculaire nord-sud. Oui,
mais… de quel coté ? Cela dépend cette fois, de la force du
vent, et nous n’avons aucune réponse à ce
sujet.
À marée montante, le Champlain a-t-il évité sur sa droite ou sur sa gauche, sachant qu’il a quasiment coulé sur place, en 7 minutes sur un haut-fond sablonneux et que nous connaissons sa position, une fois le drame achevé (proue au sud-est).
À marée montante, le Champlain a-t-il évité sur sa droite ou sur sa gauche, sachant qu’il a quasiment coulé sur place, en 7 minutes sur un haut-fond sablonneux et que nous connaissons sa position, une fois le drame achevé (proue au sud-est).
Notre hypothèse :
Le vent est faible, le courant montant est
Le vent est faible, le courant montant est
plus fort
: le Champlain, proue
vers La Pallice, a évité à
partir de 8 heures 50, prise en compte
une dizaine de minutes pour que ce navire de plus de 20.000 tonnes
décroche. La poupe poussée vers le Nord, le paquebot a heurté la
mine peu de temps après au vu des photos aériennes.
Rappel
: Un quart d'heure auparavant, l’avion du général de
Gaulle décolle de l’aéroport de Beutre/Mérignac, distant de
170 kms. à vol
d’oiseau de La Pallice. Il s’agit d’un De Havilland
Flamingo, à la vitesse de croisière de 328 km/h. Il a donc survolé
La Pallice une bonne demi-heure après l’événement et le général
Spears qui l’accompagnait a donc bien vu des « centaines
de silhouettes minuscules qui se débattaient dans l’eau ». Mais voilà, il ne survolait pas La Pallice, mais déjà Saint Nazaire et il a donc confondu avec la tragédie du Lancastria (4000 morts) !
Le
rédacteur du blog a téléphoné au château, mais c’est Tryphon
Tournesol qui a décroché. Pour une fois, son sonotone était
(presque) opérationnel et il a pris à son compte sa demande de
préparer une chronique sur la formation les marées, origine,
amplitudes, etc.
Premier épisode Naufrage du paquebot Champlain : ICI
Deuxième épisode Naufrage du paquebot Champlain : ICI