Une production ...

Une production Xavier Cuvelier-Roy ®

lundi 14 mai 2018

Le naufrage du Champlain (3° et dernier épisode)




A quelle heure le Champlain a-t-il heurté la mine magnétique ?




La question se pose, effectivement quand les divers témoins (d’un simple citoyen jusqu’au… Général de Gaulle souvenez-vous), sont partagés : la divergence  s'étale de 8 à 9 heures 30, et l’interrogation n’est pas accessoire car elle confirme ou infirme non seulement les dits-témoignages, mais aussi les hypothèses avancées : bombardement, sabordage, explosion d’une mine.

Nous disposons de plusieurs éléments qui convergent tous en faveur du heurt avec une mine magnétique :
- Rapport du commandant Lescarret : ICI
- La majorité des témoignages de l’équipage, des passagers, d’employés à terre : ICI. Abandonnons donc les fantaisies (sabordage!) les erreurs (bombardement, navigation dans un champ de mines).
- La certitude que c’est en évitant sur son ancre que le Champlain à heurté la mine.



Pour éviter, il faut qu’il y ait un changement de marée, le matin. L’annuaire des marées des côtes de France fixe la « basse mer » au large de La Rochelle/La Pallice à 8 heures 14. Le Champlain se met donc nez au Nord, dans un premier temps, l’eau se retirant vers le Sud.

La moyenne de l’étale dans le pertuis  d'Antioche étant de 20 à 25 minutes, on peut donc en déduire que le paquebot a commencé son évitage aux environs de 8 heures 40/50.


Oui, mais attention, à l’étale, où se trouvait-il ? Nous savons que le courant descendant est au sud, d’où l’affirmation qu’à l’étale, il se positionne à la perpendiculaire nord-sud. Oui, mais… de quel coté ? Cela dépend cette fois, de la force du vent, et nous n’avons aucune réponse à ce sujet.

À marée montante, le Champlain a-t-il évité sur sa droite ou sur sa gauche, sachant qu’il a quasiment coulé sur place, en 7 minutes sur un haut-fond sablonneux et que nous connaissons sa position, une fois le drame achevé (proue au sud-est).








Notre hypothèse :

Le vent est faible, le courant montant est
plus fort : le Champlain, proue vers La Pallice, a évité à
partir de 8 heures 50, prise en compte une dizaine de minutes pour que ce navire de plus de 20.000 tonnes décroche. La poupe poussée vers le Nord, le paquebot a heurté la mine peu de temps après au vu des photos aériennes.









Il était donc probablement 9 heures 10, quand il a heurté une mine magnétique sur bâbord arrière. 








Rappel : Un  quart d'heure auparavant, l’avion du général de Gaulle décolle de l’aéroport de Beutre/Mérignac, distant de 170 kms. à vol d’oiseau de La Pallice. Il s’agit d’un De Havilland Flamingo, à la vitesse de croisière de 328 km/h. Il a donc survolé La Pallice une bonne demi-heure après l’événement et le général Spears qui l’accompagnait a donc bien vu des « centaines de silhouettes minuscules qui se débattaient dans l’eau ». Mais voilà, il ne survolait pas La Pallice, mais déjà Saint Nazaire et il a donc confondu avec la tragédie du Lancastria (4000 morts) !





Le rédacteur du blog a téléphoné au château, mais c’est Tryphon Tournesol qui a décroché. Pour une fois, son sonotone était (presque) opérationnel et il a pris à son compte sa demande de préparer une chronique sur la formation les marées, origine, amplitudes, etc.


Je n’ai pas osé lui révéler la méprise, tant il était fier d’assurer cette mission… J’aurais du, car je ne sais pas si vous allez vous y retrouver !
















Premier épisode Naufrage du paquebot Champlain : ICI
Deuxième épisode Naufrage du paquebot Champlain : ICI