Crédit photo : Robert Brochot
Les
bruits les plus fous ont proliféré après la tragédie et
démontrent si besoin était, la fragilité d’un témoignage et la
préoccupation des autorités à les vérifier soigneusement. Malgré
tout, certains ont la vie dure, comme ceux affirmant la présence de
troupes anglaises à bord, ce qui à leurs yeux, justifierait
l’attaque allemande. Le plus savoureux est celui qui décrit…
deux cheminées !
Un
livre, Soixante jours qui ébranlèrent l’Occident*, à
suscité de nombreuse réactions à sa parution. En voici
quelques unes, très sérieuses et validées, d’autres à
contresens, enfin, certaines loufoques. Précisons que cet ouvrage,
tome 2, à en quelques sorte allumé la mèche en affirmant que "le
Champlain incendié par les avions allemands en rade de La Rochelle,
transportait des troupes britanniques" ! Assertion erronée, comme nous le verrons.
A : Les témoignages, dans leurs jus, accompagnés de Ndlr rectificatives.
Pierre
Lucas, ex maître d’hôtel du commandant Lescarret :
« 1°
Le Champlain chargé de troupes britanniques, cela est absolument
faux.
2°
Les matelots préposés à la garde des engins portuaires ont
parfaitement raison : nous n’avions à bord que du matériel
de guerre, entre autres 3000 tonnes de cuivre en saumons, des avions
en caisses arrimées sur le pont supérieur.
3°
Nos passagers venant de New-York avaient été débarqués à
Saint-Nazaire, mais par contre, nous avions embarqué tout le
personnel technique des ateliers de la Compagnie Générale
Transatlantique du Havre, réfugié à Saint-Nazaire (cadres et
ouvriers avec toute leurs familles). En conséquence, il est exact
qu’il y en avait plusieurs centaines qui se débattaient dans
l’eau.
4°
Il y a eu douze victimes dans le personnel civil et un seul rescapé
dans personnel militaire (A.M.B.C.) ; il me serait difficile de
vous expliquer dans tous ses détails toutes les anecdotes qui se
rattachent à ce naufrage. Cependant, je me ferai un plaisir de vous
les transmettre si vous le désirez »
Marcel
Cauvin, de Saint-Georges-Haute-Ville (Loire), équipage :
« Embarqué
sur ce navire à l’époque, je peux préciser qu’il ne
transportait pas de troupes anglaises.
Nous
avions sur le sun-deck, plusieurs avions de transport en caisses, les
moteurs sur le pont-promenade.
Ce
matériel avait été embarqué à New-York le voyage précédent,
mais nous n’avions pu les débarquer à Saint-Nazaire d’où nous
venions. Nous avions pris dans ce port, environ 180 personnes,
personnel de la Transat, évacuées du Havre par les remorqueurs de
la Compagnie.
Il
n’y avait à bord que ces passagers, un personnel civil réduit et
l’équipage pont et machines certainement au complet.
Nous
sommes restés deux jours au mouillage, et la dernière nuit, des
avions vinrent larguer des mines dans la rade, où beaucoup d’autres
navires attendaient également. Le matin, vers 9 heures, une mine
explosa à bâbord-arrière, tuant plusieurs hommes et en blessant
d’autres.
Le
navire s’enfonça aussitôt et l’arrière se couchant rapidement
sur bâbord au point que les canots ne purent amener normalement.
Certains dérochèrent; d’autres chavirèrent avant d’arriver à
l’eau, précipitant les gens dans le mazout, les ballasts étant
crevés. Beaucoup furent intoxiqués.
Les
remorqueurs du port vinrent immédiatement aider aider au sauvetage
et transporter les rescapés.
Les
plus atteints furent hospitalisés ; les réfugiés confiés aux
autorités.
Le
reste de l’équipage récupéra des camions que les Anglais
abandonnaient sur les quais avant d’embarquer sur leurs navires,
donc certains sautèrent également.
Avec
ces camions, nous rejoignîmes Bordeaux deux jours après .
Je
me souviens d’un fait qui explique peut-être notre attente fatale
en rade de La Pallice. Après avoir pris à bord, à Saint-Nazaire,
le personnel Transat réfugié au Havre, nous avons embarqué des
vivres et du linge en supplément et il me fut confié que nous
allions embarquer des passagers que nous serions surpris de voir à
bord. Et dans la soirée nous appareillâmes pour nous retrouver le
lendemain matin au mouillage, entre l’île de ré et La Pallice.
La
suite des événements et l’odyssée du Massiliam’ont toujours
fait penser logiquement que nous devions attendre les membres du
gouvernement et les parlementaires qui durent utiliser ce dernier
navire faute du nôtre, éliminé [Ndlr : fait
avéré, à destination d’Alger]. Ce
n’est pas une supposition gratuite et je ne vois pas d’autre
raisons avoir attendu,car il n’était pas question de débarquer le
matériel en métropole, à l’allure que prenaient les événements.
Julien
L. Donat, passager, Lyon (Rhône):
« J’étais
passager du Champlain revenant d’Amérique. Le Havre étant déjà
pris par les Allemands, nous avons été dirigés sur Saint-Nazaire
où nous sommes arrivés à la nuit, mitraillés du reste par des
avions allemands et n’avons été débarqués à Saint-Nazaire que
vers 8/9 heures du matin et dirigés sur Nantes par voie ferrée.
Le
Champlain a du repartir dans la matinée, direction La Rochelle où
il a – avons-nous appris - été coulé dans l’après-midi [Ndlr
: erreur, au matin, vers 9 heures 10]
En
débarquant, je n’ai vu aucune troupe Anglaise prête à être
embarquée ; je ne sais, du reste, comment on aurait pu les
embarquer , les ponts étant encombrés par du matériel de guerre
(d’aviation je crois). J’étais à bord, du reste, avec le
commandant de la Garandière, commandant du Normandie, qui rejoignait
comme moi la France ».
Henri
Dabard, Briare-le-Canal (Loiret), Directeur de la S.N.C.A.C. de
Bourges :
« Le
Champlain ne transportait ni troupe ni passager [Ndlr : faux] ;
c’est après avoir touché Saint-Nazaire où il devait débarquer
30 avions Curtiss à destination de la Société Nationale de
Construction Aéronautique du Centre - dont j’étais le directeur à
Bourges - qu’il faut dérouté sur La Pallice, l’usine de Bourges
ayant été occupée par les allemands le 16 juin.
L’ordre
m’ayant été donné en même temps qu’au Champlain , je devais
me rendre à La Rochelle pour en assurer le débarquement et leur
montage aux usines Hanriot à Laleu.
Arrivé
le 20, je crois me rappeler que c’était vers 5 heures du matin,
les 22 et 23 juin [Ndlr : erreur, nuit du 16 au 17,
soit 10 jours plus tôt, sinon... le Champlain n'aurait pas sauté sur
une mine..] ,
que les bombardiers allemands en très petit nombre, pouvaient sans
être inquiétés, placer 3 ou 4 bombes au but. Le
lendemain, La Rochelle était occupée ».
Contre-amiral Adam, Brest :
«
Je puis vous confirmer que le paquebot de 28.124 tonnes Champlain de
la Compagnie Générale Transatlantique n’avait aucune troupe à
bord lorsqu’au mouillage de La Pallice, il fit exploser, en évitant
au courant, une mine magnétique et coula. Il venait de New-York avec
du matériel de guerre à bord.
Il
doit y avoir une confusion avec le paquebot de 16.243 tonnes
Lancastria qui fut coulé le même jour, mais devant Saint-Nazaire où
il évacuait des troupes anglaises ».
Madame
Pouproz, Limeray (Loire-Atlantique) :
« Le
Champlain arrivé à La Pallice le 6 juin 1940 au soir, avait un
équipage français normal, et environ 150 réfugies [Ndlr :
180] du service-technique de la
Compagnie Générale Transatlantique. Dans la nuit du 6 au 7 [Ndlr
du 16 au 17], un
avion allemand a laissé tomber à proximité du navire une mine
magnétique, et vers 8 heures du matin, à la renverse du flot, le
bateau a balayé cette mine qui a explosé. Le bateau a coulé en 7
minutes environ, prenant une forte gîte, depuis il s’est redressé.
L’évacuation s’est faite normalement, néanmoins, 12 membres de
l’équipage on trouvé la mort au fond du navire ».
Madame
Poitevin, La Rochelle :
« Dans
la rubrique Nos lecteurs historiens du numéro 194, j’ai lu la
lettre de Monsieur Pierre Morier, de La Pallice, concernant le
Champlain. A cette époque, je travaillais à la Société des
Pétroles jupiter à La pallice : nos bureaux étaient près de
la mer et de nos fenêtres, nous voyions très bien le Champlain.
Quand
le bateau a touché une des mines qui avaient été mouillées la
nuit par des avions allemands, la déflagration à fait trembler
notre bâtiment ; nous sommes sortis dans la cour et nous avons
vu le Champlain se coucher lentement. C’était dans la matinée et
il n’y avait pas eu de bombardement.
Je
peux vous affirmer :
1°
Qu’il n’y avait pas de troupes britanniques à bord, donc pas de
centaines de silhouettes se débattant dans l’eau, d’où nous
étions, nous les aurions vues [ Ndlr : de
britanniques, effectivement, mais plus de 200 autres personnes –
voir les autres témoignages – il faut croire que Mme. Poitevin
n’était pas aussi bien placée qu’elle le prétend].
2°
Qu’il y avait à bord que du matériel de guerre et un équipage
réduit de sécurité [ Ndlr : faux, l’équipage au complet
(sauf peut-être celui de la restauration), et tout de
même, 180 réfugiés…]
Depuis
le Champlain est toujours là, au bout du môle ; il repose sur
un fonds sablonneux paraît-il, mais il doit être très difficile de
le tirer de là, car il a déjà été vendu et acheté plusieurs
fois par des sociétés étrangères qui devant les difficultés de
l’entreprise, ont préféré abandonner et le revendre. L’an
dernier[ Ndlr : 1976] un
journal signalait qu’il avait revendu et qu’on allait
l’enlever ».
M.H. De Coux, de Paris :
Les renseignements recueillis sont parfaitement exacts et je peux les confirmer car j'étais Chef du Service des Transports Maritimes à La Pallice, lors de la perte du Champlain, coulé par une mine magnétique dans l'avant-port de La Pallice.
Il
n'y avait pas de troupes à bord :
- Pas
le moindre soldat britannique, mais uniquement du matériel de guerre
en provenance des USA.
L'équipage
était réduit, le paquebot n'ayant évidemment pas son personnel
restaurant.
Il
n'y eu aucune perte à bord, n pas noyade ni pas déflagration [Ndlr :
en réalité,12 morts et probablement 1 disparu, de nombreux
blessés] le
navire s'étant couché lentement [Ndlr
: faux, en 7 minutes ! ] sur
des hauts-fonds.
Jean-Claude
Bocquillon, Rouen (Seine-maritime) Estivant abusé par quelques
rétais :
« Je
passe mes vacances à l’île de Ré d’où nous voyons les
superstructures du Champlain qui émergent. Voici ce que les
habitants disent :
-
Le Champlain était chargé de pièces détachées d’avion.
-
Il était peut-être (sic) vide
de troupes britanniques mais avait à son bord de nombreux réfugiés
fuyant l’avance allemande ; Le navire avait appareillé pour
éviter que la cargaison ne tombe entre les mains des allemands.
-
Et enfin - et je crois que c’est le plus intéressant – ce navire
n’a pas été coulé par des avions allemands, mais a été sabordé
- ce qui fut prouvé - par un des réfugiés qui devait être un
collaborateur, qui désirait que la cargaison tomba entre les mains
des allemands [Ndlr: du grand délire!].
Lors
de l’occupation de La Rochelle, les allemands récupérèrent les
pièces détachées et installèrent un nid de mitrailleuses dont
l’abri existe encore près de la cheminée» [Ndlr
: L'abri du soit-disant nid de mitrailleuses était
en fait une casemate fixée par la société de renflouage.]
Monsieur
Antoine Coletti, Marseille (bouches-du-Rhône) :
« Le
Champlain était employé durant la drôle de guerre comme le de
Grasse, sur lequel j’étais au transport du matériel de guerre sur
New-York. Au moment de la ruée nazie, le Champlain était en attente
d’ordres au large de Saint-Nazaire. Par malchance, il s’engagea
dans un champs de mines allemande, s’en rendit-compte, appel
longuement les remorqueurs susceptibles de couper le chapelet
circulaire ; en vain. Le commandant tenta alors le tout-pour-le
tout. En voulant se dégager, il heurta une mine, laquelle explosa
dans les œuvres vives mêmes du navire, pulvérisant la grande
descentes des aménagements de première classe » [Ndlr :
du pur roman ! L’action se passe à La Pallice et non à
Saint-Nazaire, un remorqueur (ou chalutier) chasseur-de-mines vint en
effet faire le tour du paquebot, comme la procédure l’imposait,
sans qu’il ne soit relevé la présence d’une mine ; Ce
n’est pas en se dégageant (il était immobilisé, à l’ancre)
mais en évitant sur son erre qu’il heurta une mine. Le compte
rendu du commandant ne laisse planer aucun doute sur ce malheureux
épisode].
Je
puis vous certifier (sic) que seul l’équipage, effectif
réduit (Ndlr :
faux) était
à bord, la majorité partie [Ndlr :
180 réfugiés tout de même…]. Il
y a eu deux tués, une femme de chambre et un groom (Ndlr :
en réalité,12 morts et probablement 1 disparu] et
des blessés. Le premier maître d’hotel était M. Olivier
Naffrechoux, ex-maître-principal du Normandie».
Monsieur
Chissadon, Chatelaillon-Plage (Charente-Maritime), témoin
oculaire du naufrage :
«Je
me permets de préciser ce point suite aux lettres de M.M. Coletti et
M.R. de Coux.
Le
Champlain fut bien coulé par une mine magnétique, dans le port de
La Pallice, près du môle d’escale en face de l’île de Ré.
Je
fus le témoin oculaire de sa destruction.
J’étais
chef à la 1° Cie. Du 181 R.I. régional ; le bureau était au
quai sud (Batiment Rousselot). Il était 8 heures du matin [Ndlr :
en réalité, vers 9 heures 10] lorsqu’un
bruit sourd nous fit sursauter. Le sergent Schlub, alsacien réfugié
en 1870 et habitant Marseille, qui commandait la section n°7, me
téléphona aussitôt pour m’annoncer que le Champlain venait de
sauter.
J’alertai
immédiatement la marine et sautai sur un vélo pour voirle bateau
s’enfoncer lentement dans les flots. Il n’y eut ni morts ni
blessés (Ndlr :
en réalité,12 morts et probablement 1 disparu, de nombreux
blessés]. Le
Champlain n’a jamais été renfloué ; deux
cheminées (?) émergent
encore et donnent une distraction
supplémentaire aux estivants qui traversent le Perthuis entre
La Pallice et l’Île de Ré» [Ndlr :
l’erreur provient probablement du puits mis en place par
l’entreprise de renflouage, mais tout-de-même, pour un "témoin
oculaire de juin 40...]
Pour
terminer, voici le précieux témoignage de Louis
Colleter, embarqué
sur le Champlain et rapporté par son petit-fils, qui tient
l’excellent Blog de Papère
A l'approche des troupes allemandes qui maîtriseront La Rochelle le dimanche 23/6/1940 dans l'après-midi, les avions allemands, dans la nuit du jeudi 16/6/1940 [Ndlr : erreur, le 16 est un dimanche] à 23h30', larguent des mines magnétiques dans la rade de La Pallice. Le paquebot Champlain (commandant Lescarret), de la Compagnie générale Transatlantique, transportant 3000 tonnes de cuivre, 30 avions de chasse CURTIS H-75ainsi que 180 personnes embarquées à Saint-Nazaire, saute sur une mine au mouillage devant la plage de Sablanceaux le 17/6/1940 à 9h30'.[Ndlr : en réalité, vers 9 heures] Le navire s'enfonce rapidement en 7' et gîte de 30 degrés sur tribord interdisant, de ce fait, la mise à l'eau des embarcations. Le port envoie des secours rapidement, 12 personnes sont mortes, 270 furent sauvées. Le Champlain devait charger des parlementaires et leurs familles direction l'Afrique du Nord, ils embarqueront sur un autre navire, le MASSILA. Le Champlain avait été réquisitionné avec 7 autres grands paquebots pour emmener 30.000 recrues en Afrique du Nord. Le 21/6/1940, le Champlain est, cette fois, torpillé par un sous-marin allemand l'U-65, 3 jours avant la prise de La Rochelle par les Allemands.
En 1941, l'entreprise Italienne Serra, à l'aide de ses scaphandriers, récupère la cargaison et essaie de renflouer le navire, sans succès, le projet fut abandonné. Au cours de ces opérations 3 scaphandriers, victimes d'accident de plongée perdirent la vie.
Les machines-outils du Champlain permettront au personnel du KMW d'entretenir les sous-marins en 1942.
B : Essayons d'y voir plus clair !
Oui,
il semble utile et nécessaire de dégager une dernière fois, à la
lecture de ces documents, les traits essentiels qui établissent - si
faire se peut - un compendium aussi objectif que possible :
NON,
il n'y a jamais eu de troupes anglaises à bord du Champlain !
OUI,
il y avait en plus de l'équipage presque au complet, 180 réfugiés
à bord : le paquebot ayant coulé en 7 minutes, sans que les canots
de sauvetage aient pu être amenés, il y avait forcement "du
monde" dans l'eau... Heureusement, les secours arrivèrent très
rapidement.
OUI,
le paquebot a évité sur son ancre et a heurté du mine magnétique
larguée la nuit précédente et non pas incendié par
l'aviation allemande !
OUI, Champlain transportait 3000
tonnes de cuivre en lingots, du matériel de guerre (2 canons et 30
avions Curtiss en pièces détachées en caisses-conteneurs arrimées
sur le sun-deck).
OUI,
c'est bien tôt le matin qu'eu lieu ce drame, les témoignages
donnent une fourchette entre 8 et 9 heures, un seul le fixe à 9
h.30.
C : Mais d’où vient
cette polémique ?
Dans
l’avion qui avait décollé de Mérignac pour Londres ce même
matin, deux personnalités survolent les lieux : le général De
Gaulle et le général Spears, tous deux les auteurs d’une méprise
(bombardement par avion, troupes anglaises) :
Nous
survolâmes La Rochelle et Rochefort, écrit De Gaulle,.
Dans les ports brûlaient des navires incendiés
par les avions allemands.*
Notamment
le Champlain renchérit Spears, chargé
de troupes britanniques. On
pouvait voir des centaines de silhouettes minuscules se débattant
dans l’eau...
Voilà
qui est cocasse ! On ne peut guère les incriminer, l'un non informé
(l'avion a décollé une demi-heure plus tôt) ne pouvait qu'accuser
l'aviation allemande, l'autre aura confondu avec le Lancastria. En
tous cas, Spears avait bonne vue, lui, en constatant les naufragés
se débattant dans l'eau !
Benoist-Méchin, dans son livre Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident a repris ces affirmations sans autre forme, d'où la polémique qui a suscité ces nombreux (et parfois contestables) témoignages.
* :
Si De Gaulle, comme il l'indique dans le tome I de Mémoires
de guerre, a décollé à 9 heures, c'est dans les minutes
qui suivirént l'explosion qu'il a survolé le paquebot.
Remerciements
À Gérard Prévôt qui m'a procuré ces documents** et sans qui cette étude n'aurait pas été possible ! Malheureusement, nous n'avons pas réussi à identifier la revue dans lesquels ils sont parus, numéros 194 et 199.
Première partie Naufrage du Champlain : ICI
* : SOIXANTE-JOURS QUI ÉBRANLÈRENT L'OCCIDENT, Benoist-Méchin, (3 tomes) Albin Michel, 1956.
** : Les reproductions de ces documents sont disponibles ICI
Article très intéressant et passionnant !
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